5 mars 2006 7 05 /03 /mars /2006 18:00


[article rédigé par Antonio, merci à lui !]

 

L'histoire est-elle vérité ou manipulation ?

 


Jacques Heers, historien médiéviste, professeur honoraire à la Sorbonne



http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-auteur.php3?id_auteur=626
http://www.clio.fr/ESPACE_CULTUREL/jacques_heers.asp

"L’Histoire assassinée"



http://www.editions-de-paris.com/article.php3?id_article=169

 

dédicace samedi 11 mars de 15h à 18h30 à France-Livres, 6 rue du Petit-Pont, 75005 Paris

 

Nous sommes tous des révisionnistes ! Peut-on enseigner sans déformer ? Mission impossible.

L'Histoire n'est pas une science, a fortiori exacte. Elle relevait de la Faculté des Lettres, rebaptisée Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. On est désormais envahi de statistiques : le terme "à peu près à la moitié", devient donc "51%", à la façon de France-Info avec les chiffres de la Bourse. L'historien est intoxiqué. Le quantitatif ne peut rendre compte de la réalité humaine. Comparer ce qui est comparable (qu'est-ce que mesure un baril ?)

Anecdote concernant les conséquences statistiques : par leur vertu, le modeste port anglais de Hull devint le lieu le plus important d'arrivage (de barils...) de vin de Bordeaux en Angleterre. En y regardant de plus près, on avait confondu le nom de ce port avec celui du receveur des droits, Richard Hull...

L'influence du marxisme : elle est naturellement très forte, surtout bien entendu pour l'Histoire moderne, mais curieusement minime pour ce qui concerne le Moyen Âge (1% à 2% des thèses).

Henri Mounier montra que les révoltes paysannes n'eurent pas pour origine des motifs économiques (lecture marxiste), mais le refus de l'impôt royal.

L'Histoire, arme de propagande des pouvoirs en place, surtout depuis que nous avons le droit de vote et que l'Etat intervient partout. Il suffit de comparer objectivement les impôts d'antan et les nôtres. Peut-on encore avoir des universités d'Etat qui soient indépendantes ?

L'ambiance à l'Université et au CNRS. Subventions et clientélisme.
L'intelligence des hommes confrontée au poids des coûts administratifs.

Assiste-t-on à la mort de l'Histoire libre ? "Vous pouvez faire de la recherche, mais dans les limites du domaine qui vous est fixé et au sein d'une équipe, pour quatre ans. Attention à vous si vous voulez être reconduit."

De l'endoctrinement : Jules Ferry et ses instructions aux fabricants de manuels d'histoire.

Nos manuels d'histoire du XXe siècle et la légende du poivre et des épices qui auraient fait la fortune des ports italiens ou de Marseille : certes il est bon de manger épicé, mais ce sont le sel, le blé et la laine  qui en réalité comptèrent. Une intox dont on n'est pas guéris.

Les libertés prises avec la chronologie : passons directement de Jeanne d'Arc à Louis XIV. Les méfaits de Mai 68.

Il faut des écoles : on a eu la Nouvelle Cuisine, il nous faut la Nouvelle Histoire. Cela est nuisible, on fabrique des outils d'exclusion.

Le chercheur travaille à une Histoire officielle. L'enseignant a un auditoire en face de lui et doit donc réfléchir avant de professer. Le plus enrichissant, le moment béni : la direction des travaux.

Les méfaits de la pluridisciplinarité. Pourquoi obliger quelqu'un qui va se consacrer à l'Histoire, à perdre le tiers de son temps avec des matières qui ne le concernent pas ? (arts du spectacle, biologie...) Inversement, les étudiant en Arts plastiques venant assister aux cours d'Histoire retardent ceux qui sont là depuis deux ou trois ans et savent quand même situer Vercingétorix...

L'abus de l'utilisation des sigles dont on aura perdu la signification au bout d'un certain temps. Les lettres familiales précieuses pour les historiens, supplantées par les SMS... Ça  concernera les historiens un jour.

Être objectif concernant Christophe Colomb et l'évangélisation, Isabelle la Catholique et l'esclavage, face aux Gênois.

La légende de tout ce que l'on doit au monde arabe. En fait, si l'on doit quelque chose, c'est au monde musulman, composé à 90% de Perses, d'Egyptiens et d'Espagnols.

Les génocides à passer sous silence, par exemple celui des Vendéens. Peut-on encore écrire comme l'on fait Reynald Secher et René Sédillot ?

Reynald Secher : "Le génocide franco-français, La Vendée-Vengé"


 


René Sédillot : "Le coût de la Révolution française"


 


furent évoqués :

 

A propos de l'inquisition espagnole : Jean Dumont est historien de référence en la matière et il a grandement aidé à démythifier le sujet


Jean Dumont : "L'Eglise au risque de l'histoire" (préface de Pierre Chaunu)


http://www.editions-de-paris.com/article.php3?id_article=52

 


Bartolomé Bennassar : "L'inquisition espagnole, XVe - XIXe siècles"

 


Michel de Penfentenyo : "Les fondations de la France"


 


autres ouvrages de Jacques Heers :

 


"Les Négriers en terres d'islam"
"Chute et mort de Constantinople : 1204-1453"


 


 


Chronique de Mélisande Chauveau, "Raconte-moi la musique" : Mozart, dixième épisode

 


Nous sommes en 1787, année s'annonçant faste. Mais Wolfgang perd son père le 28 mai, il est anéanti. Cependant, il y a Don Giovanni et Da Ponte travaille nuit et jour au livret, par amour de Mozart, lui livrant son travail bien avant l'échéance prévue. Wolfgang retourne à Prague pour y terminer son opéra. L'avant-veille de la première qui eut lieu le 29 octobre, il écrivit l'ouverture en une nuit, soutenu par Constance lui contant des histoires, mais il s’endormit malgré tout, sous l'effet d'un ti punch bien traître. En tout cas, lorsque le copiste vint chercher la partition à sept heures du matin, celle-ci était terminée... Et ce fut un triomphe lors de la représentation, avec triple salve d'applaudissements de la part des Pragois.
Retour à Vienne au moment où Glück quittait cette vallée de larmes. L'empereur désigna Wolfgang comme successeur du maître (mais avec un traitement de 800 florins contre 2000 pour son prédécesseur...) 1787 s'achève, mais Wolfgang et le public viennois se lassent l'un de l'autre, ce dernier étant plutôt sensible à des ouvrages faciles, commis par d'habiles compositeurs à la mode. Wolfgang compose un nouveau concerto pour piano et surtout ses trois dernières grandes symphonies, qui du reste ne furent pas jouées, par manque de souscripteurs. Il ne fait plus recette et les problèmes d'argent recommencent. Don Giovanni est donné à Vienne le 7 mai 1788, sans enthousiasme donc de la part du public. La critique est pour le moins laconique dans son compte-rendu : "La musique de M. Mozart, chef d'orchestre à la Cour", point barre. Grâce à Da Ponte, l'oeuvre sera représentée quatorze fois, mais on en restera là. Wolfgang renoue ainsi avec les problèmes financiers et cherche de l'aide chez ses frères maçons, plutôt qu’auprès de ses amis pragois, auxquels il veut laisser l'image intacte de l'homme brillant, qui ajoutait à leurs fêtes un lustre sans pareil. L'homme riche parle volontiers de ses soucis financiers, le pauvre les tait. Et pourtant, quand Wolfgang gagne un peu d'argent, véritable panier percé, il n’hésite pas à le prêter... Il ne lui reste plus qu'à se rendre au Mont-de-Piété avec son argenterie...
Mars 1789. Wolfgang accompagne le prince Lichnowsky à Berlin qui veut le présenter au roi Frédéric-Guillaume. Tout au long du voyage, il est fêté. Arrivé à Berlin en mai, il assiste à la première de "L'enlèvement" donné en son honneur et se dirige vers l'orchestre qui ignore tout de sa présence. Lorsque l'air en Ré majeur de Pedrillo 'est interprété, le deuxième violon fait entendre à plusieurs reprises un ré bémol. Wolfgang ny tient plus : "Voulez-vous jouer votre ré, que diable !" Wolfgang est alors reconnu : "Mozart est là !" et à la fin de l’acte, on l’entraîne sur la scène. Il fait à cette occasion la connaissance de l'interprète de Blondine, la belle Henriette...
De son côté, le roi Frédéric-Guillaume est bien disposé à son égard, mais par le jeu des intrigues et des malveillances, Wolfgang n'obtient pas le poste qu'il espérait. Il manque de diplomatie envers les musiciens et quand le roi lui demande ce qu'il pense de son orchestre, Wolfgang répond : "Il réunit les plus grands virtuoses au monde, mais si ces messieurs jouaient ensemble, cela n'en vaudrait que mieux !" Exit. Wolfgang rentre bredouille à Vienne. Quelques semaines plus tard, Joseph II meurt. C'est avec son successeur, Léopold II, que Vienne laisse définitivement tomber Wolfgang. Quand Ferdinand de Naples vint en visite, c'est Salieri qui fut joué, alors que Wolfgang est toujours le compositeur de la Cour. Haydn fut présenté au souverain, Wolfgang resta à l'écart. Ainsi, "Cosi fan tutte" se tait définitivement, après dix représentations. Wolfgang garde tout juste deux élèves...

 


Le manuscrit de Don Giovanni


http://gallica.bnf.fr/anthologie/notices/01163.htm

Voir aussi :
http://membres.lycos.fr/magnier/composit/mozart.html

 


 


Actualités musicales

 


Junko Okazaki, pianiste



Eric Heidsieck, pianiste



http://www.ericheidsieck.net

 

Junko Okazaki sort son premier disque, chez Forlane, avec des œuvres de Chopin. Référence : FOR 16856

 

Au cours de l'émission, nous avons entendu Junko interpréter la Ballade en Sol mineur op. 23 de Frédéric Chopin, ainsi qu'un extrait de la polonaise op. 44 en Fa# mineur

 

Junko Okazaki donne un concert le vendredi 17 mars à 20h30
Au programme : Brahms, Beethoven, Chopin
Salle Gaveau 
45, rue La Boétie
75008 Paris
http://www.sallegaveau.com
http://www.actustar.carrefourspectacles.com/manifestation.jsp?codman=GA173
Réservation et Carte Bleue : 0 820 399 937

 

Eric Heidsieck va sortir prochainement son 101e disque avec :
le concerto en Ut mineur pour deux pianos et orchestre de JS. Bach
le concerto n° 10 pour deux pianos et orchestre en Mi bémol majeur de WA. Mozart
le concerto n° 17 en Sol majeur dit le « Le Chardonneret » de WA. Mozart

Les cadences - improvisations obligées - ont été écrites par Eric Heidsieck

Eric Heidsieck donne des cours d'interprétation publique :
Les concertos pour piano de MOZART
les samedis 11 et 18 mars de 19h00 à 22h00
http://www.schola-cantorum.com/schc450.htm

A cette occasion, on entendra Xavier Seigle.

 

On a aussi entendu au cours de l'émission le 1er mouvement du 25e concerto de Mozart (K 503), "Le grand Ut majeur" que certains ont appelé "La Marseillaise" en raison des pom, pom, pom, pom, pom...

 

catégorie : LJ Didier Rochard
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