2 juin 2006 5 02 /06 /juin /2006 09:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Pascal Payen-Appenzeller

 

 

Armelle Barguillet Hauteloire, essayiste, conteuse, poète


 

http://mon-bloghauteloire.blogs.allocine.fr

"Proust et le miroir des eaux"


 

http://www.editions-de-paris.com/article.php3?id_article=163


 

extrait de "Cantate pour un monde défunt" d’Armelle Hauteloire


 

http://cahiers-bleus.asso.fr/public/cadres.php3?filename=catalogue&ext=php&page=acceuil
(utiliser la recherche du site)

 

Passer le dernier amer, le dernier cap,
La salutation des phares,
L’eau souveraine jusqu’au débordement des astres.
Voie royale sous l’arc de triomphe du ciel,
Elle est immensité mouvante au regard,
Chaussée d’écume pour la marche océanique des dieux.
L’aire du songe s’ouvre aux hommes qui s’éloignent.
Ils laissent ici leurs instances, leurs lois et leurs réquisitoires.
Hommes, qui d’entre vous fut pris à défaut ?
Délivrez-vous de l’assistance servile des masses.
Honorez votre âme d’un règne nouveau.
Délestez la quille des parures et artifices
Dont vous fûtes ceints et vêtus.
Elle est votre île sur les flots.
Plus nus êtes-vous, plus affranchis dans la lumière.
Votre regard s’accoutume à la blancheur du sel sur les vagues,
A l’éclat du couchant qui saupoudre  les eaux
D’une manne d’étoiles.
Solitude en mer dans un lit de plancton et d’algues,
Votre couche est quelque part
Dans l’enfléchure des haubans.
Hommes, vous voici légataires d’une vie sans offense,
Au seuil de l’empire des eaux,
Au seuil de votre âme marine.

 

furent évoqués (entre autres) :

 


Marcel Proust (1871-1922)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Proust
http://www.library.uiuc.edu/kolbp/proustf.html

 


Patrice de La Tour du Pin (1911-1975)



http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_de_la_Tour_du_Pin

"Une Somme de poésie", en 3 tomes



http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2070250385/
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2070223205/
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2070259773/

 


Ainsi étions-nous avant la connaissance

A l’instant où l’univers se fit image en notre esprit,
La terre était neuve, alors, elle brillait d’un feu ardent.
L’homme parlait à ses troupeaux,
La femme sur lui levait un regard de soeur.
En ces temps nos coeurs habitaient nos corps, immensément.
Me penchant à la fenêtre,
Je voyais comme à travers un voile notre jardin.
Comment accède-t-on à l’impénétrable ?
La folie a pris le pas sur la raison.
L’invisible a cessé de nous rêver.
J’écris pour ne pas me perdre.
Je note au fur et à mesure mes impressions.
Souvent la poésie me quitte, je m’égare
Parce qu’en route, j’ai lâché le fil ténu de l’enfance.
Ah ! L’enfance ! Nous nous y réfugierons
Lorsque le monde aura achevé de vieillir.
Confiants nous franchirons des frontières que nous croyions abolies.
La nature s’offrira à nous.
Ce sera l’aube, l’origine,
L’ère du rayonnement, peut-être...
On ne lit rien à la surface des mots
Mais feignons d’en deviner le sens.
Ce sera peut-être la dernière heure de la nuit.
Personne ne va au-devant de ceux qui s’éveillent.
A moins que l’enfant ne nous ait mis en sommeil pour la vie...
Léogane (?), une demeure à la pointe d’une île blanche,
Un lieu où descendre au fond de soi.
C’est un cérémonial dans lequel on entre,
Un itinéraire commencé avant l’aube.
L’enfant nous guide d’un pas de sourcier.
Une cloche tinte. Elle nous rappelle que le temps
Laisse en nous l’empreinte de ses temps voraces.
Le péril est au bout de cette longe qui nous tient attentifs.
N’allons pas au-delà du signe sur la pierre,
Du tatouage sur la rive abordée.
A nos épaules le temps pèse de tout son âge
Tandis qu’au loin se perçoit le murmure des orges et des blés.
Ton ombre est restée prisonnière des saules
Dans la nuit musicale où les ténèbres parlent à mon oreille.
Le temps a mis en gerbe ses moissons,
Disjoint les pierres qui jaunissent au soleil.
Tout avait commencé, ainsi tout va finir.
Le temps comme la pluie scelleront en nos mémoires
De tragiques espoirs.
Nous saurons un matin nous éveiller ensemble.
Sans rien attendre de l’empire des songes,
Nous tisserons notre destin qui nous fera aigles ou colombes.

[NDLR : textes pris sous la dictée, donc communiqués sous toutes réserves]

 

Armelle Hauteloire a également lu un poème de Pascal Payen-Appenzeller, « un poème pour aujourd’hui, pour mieux vivre, pour ne pas se lasser ».

Le devoir d’écrire

Ne plus attendre
Plonger sans mains
La noyade atteint le sommet du reflet
Je passe les hauteurs de l'instant

Surplombe l'azur

Le poète met la vie à l'envers
Fable de l'amant retourné par l'expérience du toucher
Je parcours l'avenir dont le corps se transforme
Une eau pour s'enivrer sans condition couvre nos jours

N'attendre rien sauf Tout

Le mouvement des ombres
Se propage
Le chant que tu émets à côté de la nuit
Invoque l'heure qui nous dresse sur nos enlacements

Il est des mots comme des pétales

Lorsque faneront la joie et la tristesse
Toujours nous nous confierons l'un par l'autre
Comme la mer au sel
Tenant notre nature pour soeur

La déclaration de l'Archer : la cible

Le plaisir est un promeneur
Aux pas de cristal entre les fosses
L'émotion affûte le chant
Sur le tranchant des lèvres

Ainsi naît le murmure

Des soupirs
Le souffle repousse
Fleurit qui meurt sujet mélancolique
Je te boirai jusqu'à l'alcool

L'autre nom des larmes qu'on aime : LES YEUX.

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
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