23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

[NDLR : pas d'invité lors de cette émission]

 

Madeleine de l’Aubespine, dame de Villeroy, dite Callianthe (1546-1596)

 

Roger Sorg : "Les chansons de Callianthe, fille de Ronsard"
http://www.livres-chapitre.com/-J1JHNL/-SORG-ROGER/-LES-CHANSONS-DE-CALLIANTHE-FILLE-DE-RONSARD.html

Callianthe est en fait la « fille d’inclination » de Ronsard.

 

Madeleine de l’Aubespine
http://pages.infinit.net/noxoculi/aubespine.html
http://www.florilege.free.fr/florilege/l_aubesp/index.htm

 

extraits :

 

Pour le plus doux ébat que je puisse choisir,
Souvent, après diner, craignant qu’il ne m’ennuie,
Je prends le manche en main, je le touche et manie,
Tant qu’il soit en état de me donner plaisir.

Sur mon lit je me jette et, sans m’en dessaisir,
Je l’étreins de mes bras, sur mon sein je l’appuie
Et remuant bien fort, d’aise toute ravie,
Entre mille plaisirs j’accomplis mon désir.

Il advient par malheur quelquefois qu’il se lâche,
De la main je le dresse et derechef je tâche
A jouir du plaisir d’un si doux maniement.

Ainsi mon bien aimé, tant que le nerf lui tire,
Me contente et me plaît. Puis de moi doucement
Lasse et non assouvie, enfin je me retire.

[NDLR : le poème, apparemment un peu leste, évoque un luth !]

 

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L’on verra s’arrêter le mobile du monde,
Les étoiles marcher parmi le firmament,
Saturne infortuné luire bénignement,
Jupiter commander dedans le creux de l’onde,

L’on verra Mars paisible et la clarté féconde
Du Soleil s’obscurcir sans force et mouvement,
Vénus sans amitié, Stilbon sans changement,
Et la Lune en carré changer sa forme ronde,

Le feu sera pesant et légère la terre,
L’eau sera chaude et sèche et dans l’air qui l’enserre,
On verra les poissons voler et se nourrir,

Plutôt que mon amour, à vous seul destinée,
Se tourne en autre part, car pour vous je fus née,
Je ne vis que pour vous, pour vous je veux mourir.

 

---

 

Seigneur, change ma guerre en ta paix éternelle,
Échauffe les glaçons de mon cœur endurci,
Et fais qu’à l’avenir je n’aie autre souci
Qu’à suivre le sentier où ta bonté m’appelle.

Dompte les passions de mon âme rebelle
Et lave mon esprit de péché tout noirci,
Dispense ta lumière à mon œil obscurci
Et m’apprends les secrets qu’aux élus tu révèles.

Sur toi tant seulement mon espoir j’ai fondé.
Si grande est mon erreur, plus grande est ta bonté
Qui me laisse jamais celui qui te réclame.

Purifi’ mon esprit et le retire à toi,
Lui donnant pour voler les ailes de la foi,
Sans que l’abus du monde arrête plus mon âme.

 

furent évoqués (entre autres) :

 

Pierre de Ronsard (1524-1585)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Ronsard
http://www.anthologie.free.fr/anthologie/ronsard/ronsard.htm

pour lire et relire Ronsard :
http://www.toutelapoesie.com/poetes/pierre_de_ronsard.htm
http://www.florilege.free.fr/florilege/ronsard/a.htm

sur Gallica :
http://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?Auteur=ronsard

 

Sonnet de Ronsard à Madame de Villeroy :

Madeleine, ôtez-moi ce nom de l’Aubespine,
Et prenez en sa place et Palmes et Lauriers,
Qui croissent sur Parnasse en verdeur les premiers,
Dignes de prendre en vous et tiges et racines.

Chef couronné d’honneur, rare et chaste poitrine,
Où naissent les vertus et les arts à milliers,
Et les dons d’Apollon qui vous sont familiers,
Si bien que rien de vous que vous-même n’est digne.

Je suis en vous voyant heureux et malheureux :
Heureux de voir vos vers, ouvrage généreux,
Et malheureux de voir ma Muse qui se couche

Dessous votre Orient. Ô saint germe nouveau
De Pallas, prenez cœur : les Sœurs n’ont assez d’eau
Sur le mont d’Hélicon pour laver votre bouche.

 

Réponse de Callianthe :

Tant de flamme et d’amour dont tu vas allumant
La nuit de mes esprits que ta Muse éternise
Font que je me tiens chère et me plaise et me prise,
Car je ne puis faillir suivant ton jugement.

Mon esprit, qui devant se traînait bassement,
Prétend voler au Ciel si tu le favorises,
Donc, ô divin Ronsard, aide à mon entreprise,
Je sais bien que sans toi j’oserais vainement.

Ainsi que Phaéton, d’une audace nouvelle,
Puisqu’, ô mon Apollon, ta fille je m’appelle,
Je te demande un don, gage de ton amour.

Montre-moi le chemin et la sente inconnue,
Par qui tant de lumière en la France est venue,
Et qui rend ton renom plus luisant que le jour.

 

 Philippe Desportes (1546-1606)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Desportes
http://www.anthologie.free.fr/anthologie/desportes/desportes.htm


 

 

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http://www.mairie14.paris.fr/mairie14/download/Actualites/2007/lamouette.pdf
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catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
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