5 octobre 2007 5 05 /10 /octobre /2007 09:45
catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 09:45


présenté par Pascal Payen-Appenzeller


Hélène Van Den Hove, poètesse

"Un jour avant la nuit"




fut évoqué :


Catherine Pozzi : "Très haut amour"



http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Pozzi

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
7 septembre 2007 5 07 /09 /septembre /2007 09:45

présenté par Jean Decellas


hommage au poète Pierre Osenat, qui vient de nous quitter


Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur, fils de Pierre Osenat



http://www.osenat.fr

Michel Dansel, écrivain

Michel Martin, poète

Daniel Ancelet, poète, présentateur épisodique du Libre Journal des Lycéens



http://www.interpoete.com/page73.html



l'œuvre de Pierre Osenat
http://parmilesetoiles.free.fr/popovag.html
http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-url/index=books-fr&field-author=Pierre+Osenat


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catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 09:45

présenté par Pascal Payen-Appenzeller


Philippe Fouché-Saillenfest, poète,
ophtamologiste (, membre du MNR)



http://www.philippe-fouche-saillenfest.com


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catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 09:45


présenté par Jean Decellas


la génèse d'un chant funèbre pour l'empereur Bao-Dai


furent évoqués :


La suite de poèmes "Llanto por Iganocio Sanchez Mejias" de Federico García Lorca : Le coup de corne et la mort, Le sang répandu, La veillée du corps, Âme absente
http://www.pierdelune.com/lorca.htm
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/lorcallanto/garcialorca.html


Bao Daï (1913-1997),
empereur du Viêt-Nam en exil



http://fr.wikipedia.org/wiki/Bao_Dai
http://www.dragonvert.fr/voyages/bao_dai/dernier_emp.html

"Le Dragon d'Annam", son livre de mémoires

 

 


catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 09:45

présenté par Pascal Payen-Appenzeller


Patrick Carré, poète



http://www.patrick-carre-poesie.net

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 09:45

présenté par Jean Decellas


Jean Richepin (1849-1926), et ses poèmes patriotiques



http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=508
http://www.jeanrichepin.free.fr

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 09:45
catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 09:45

présenté par Jean Decellas


les amours d'Énée et Didon en vers français, par Auguste Marseille Barthélemy


L'Énéide (épopée de Virgile)
http://fr.wikipedia.org/wiki/L'%C3%89n%C3%A9ide


Auguste Marseille Barthélémy (1796-1867)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Marseille_Barth%C3%A9lemy

cf. LdJ Pierre Dehaye 2/12/2006


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catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 09:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]


présenté par Pascal Payen-Appenzeller


Dominique Aguessy
, sociologue, écrivain, poète



http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=4187
http://www.ecrivainsbelges.be/auteur.php?Dominique&Aguessy

"Contes du Bénin"





"Le gué des hivernages", éditions la Porte, Paris, 2002
http://todosjuntos.com/laportecata2004.htm


extrait du "Gué des hivernages" :

Nous deviendrons sources jaillissantes
Pour contempler la lumière encore,
Nous traverserons le gué des rêves pour aspirer l’aurore
Comme des vases délicats portant l’invention agile.
Quand la brise parle à mots couverts
Le code secret retient l’espoir d’être,
Planète inconnue glissant sur le tranchant du temps.
Derrière les falaises de l’oubli
Commence l’exil des mots impénitents
De connivence avec l’histoire.
Les regrets parlent aux murs de retrouvailles à venir,
Au-delà du poème anonyme, la contagion du bleu
Emprunte le chemin d’étincelles,
Des éclairs brillent dans nos mains.
Tandis qu’il neige sur les archives
Scintille le cristal de l’adieu.

[NDLR : poème noté sous la dictée, donc communiqué sous toutes réserves]


furent évoqués (entre autres) :


Pierre-Jean Jouve (1887-1976)


(portrait par Henri Le Fauconnier)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Jean_Jouve

"Défense et illustration"
http://www.amazon.fr/D%C3%A9fense-illustration-Jouve-Pierre-Jean/dp/B0000DL48U/

"Langue"
http://alapage.com/-/Fiche/Livres/9782715204522/


Pierre Emmanuel (1916-1984)



http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=635

"Mémento des vivants", Editions du Seuil, 1944


René Char (1907-1988)



http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Char

"Feuillets d’Hypnos"



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catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 09:45

présenté par Jean Decellas


Philippe Desportes (1546-1606), le poète religieux



http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2006/desportes.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Desportes


fut évoqué :


Jean de Sponde (1557-1595)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Sponde

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 09:45


présenté par Pascal Payen-Appenzeller


Vénus Khoury-Ghata, poétesse, romancière



http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/06/vnus_khouryghat.html
http://www.printempsdespoetes.com/....nom=V%C3%A9nus%20Khoury-Ghata

"7 pierres pour la femme adultère"




catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
20 avril 2007 5 20 /04 /avril /2007 09:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

Philippe Desportes (1546-1606)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Desportes
http://www.anthologie.free.fr/anthologie/desportes/desportes.htm
http://www.florilege.free.fr/florilege/desporte/index.htm

pour lire (ou télécharger) les œuvres de Desportes sur le site Gallica :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k53677z

 

extraits :

 

"Bergeries"

Chanson

Ô bien heureux qui peut passer sa vie
Entre les siens franc de haine et d'envie,
Parmi les champs, les forêts et les bois,
Loin du tumulte et du bruit populaire,
Et qui ne vend sa liberté pour plaire
Aux passions des princes et des rois !

Il n'a souci d'une chose incertaine ;
Il ne se plaît d'une espérance vaine ;
Nulle faveur ne le va décevant,
De cent fureurs il n'a l'âme embrasée
Et ne maudit sa jeunesse abusée
Quand il ne trouve à la fin que du vent.

Il ne frémit quand la mer courroucée
Enfle ses flots contrairement poussée
Des vents émus soufflant, horriblement,
Et quand la nuit à son aise il sommeille
Une trompette en sursaut ne l'éveille
Pour l'envoyer du lit au monument.

L'ambition son courage n'attise ;
D'un fard trompeur son âme ne déguise ;
Il ne se plaît à violer sa foi ;
Des grands seigneurs l'oreille il n'importune ;
Mais, en vivant content de sa fortune,
Il est sa cour, sa faveur et son roi.

Je vous rends grâce, ô déités sacrées
Des monts, des eaux, des forêts et des prées,
Qui me privez de pensers soucieux,
Et qui rendez ma volonté contente,
Chassant bien loin ma misérable attente
Et les désirs des cœurs ambitieux.

Dedans mes champs ma pensée est enclose ;
Si mon corps dort, mon esprit se repose,
Un soin cruel ne le va dévorant.
Au plus matin la fraîcheur me soulage ;
S'il fait trop chaud je me mets à l'ombrage,
Et s'il fait froid je m'échauffe en courant.

Si je ne loge en ces maisons dorées,
Au front superbe, aux voûtes peinturées
D'azur, d'émail et de mille couleurs,
Mon œil se plaît des trésors de la plaine
Riche d'œillets, de lis, de marjolaine
Et du beau teint des printanières fleurs.

Dans les palais enflés de vaine pompe,
L'ambition, la faveur qui nous trompe,
Et les soucis logent communément ;
Dedans nos champs se retirent les fées,
Reines des bois à tresses décoiffées,
Les jeux, l'amour et le contentement.

Ainsi vivant, rien n'est qui ne m'agrée :
J'ois des oiseaux la musique sacrée,
Quand au matin ils bénissent les cieux,
Et le doux son des bruyantes fontaines
Qui vont coulant de ces roches hautaines
Pour arroser nos prés délicieux.

Que de plaisir de voir deux colombelles,
Bec contre bec, en trémoussant des ailes,
Mille baisers se donner tour à tour,
Puis, tout ravi de leur grâce naïve,
Dormir au frais d'une source d'eau vive,
Dont le doux bruit semble parler d'amour !

Que de plaisir de voir sous la nuit brune,
Quand le soleil a fait place à la lune,
Au fond des bois les nymphes s'assembler,
Montrer au vent leur gorge découverte,
Danser, sauter, se donner cotte-verte,
Et sous leurs pas tout l'herbage trembler !

Le bal fini je dresse en haut la vue,
Pour voir le teint de la lune cornue,
Claire, argentée, et me mets à penser
Au sort heureux du pasteur de Latmie ;
Lors je souhaite une aussi belle amie,
Mais je voudrais en veillant l'embrasser.

Ainsi la nuit je contente mon âme,
Puis quand Phébus de ses rais nous enflamme
J'essaye encor mille autres jeux nouveaux ;
Diversement mes plaisirs j'entrelace,
Ores je pêche, or' je vais à la chasse,
Et or' je dresse embuscade aux oiseaux.

Je fais l'amour mais c'est de telle sorte
Que seulement du plaisir j'en rapporte,
N'engageant point ma chère liberté ;
Et quelques lacs que ce dieu puisse faire
Pour m'attraper, quand je m'en veux distraire,
J'ai le pouvoir comme la volonté.

Douces brebis, mes fidèles compagnes,
Haies, buissons, forêts, prés et montagnes,
Soyez témoins de mon contentement !
Et vous, ô dieux, faites, je vous supplie,
Que cependant que durera ma vie
Je ne connaisse un autre changement.

 

[NDLR : le « berger de Latmie » est Endymion]

 

 "Diverses Amours"

Adieu à la Pologne (court extrait)

Adieu, Pologne, adieu, plaines désertes,
Toujours de neige et de glaces couvertes ;
Adieu, pays, d’un éternel adieu !
Ton air, tes murs, m’ont si fort su déplaire,
Qu’il faudra bien que tout me soit contraire
Si jamais plus je retourne en ce lieu...

 

 "Amours de Diane", Premier livre, 34

Celui que l'Amour range à son commandement
Change de jour en jour de façon différente.
Hélas ! j'en ai bien fait mainte preuve apparente,
Ayant été par lui changé diversement.

Je me suis vu muer, pour le commencement,
En cerf qui porte au flanc une flèche sanglante,
Depuis je devins cygne, et d'une voix dolente
Je présageais ma mort, me plaignant doucement.

Après je devins fleur, languissante et penchée,
Puis je fus fait fontaine aussi soudain séchée,
Epuisant par mes yeux toute l'eau que j'avois.

Or je suis salamandre et vis dedans la flamme,
Mais j'espère bientôt me voir changer en Voix,
Pour dire incessamment les beautés de ma Dame.

 

"Diverses Amours"

Contre une nuit trop claire

Ô Nuit ! jalouse Nuit, contre moi conjurée,
Qui renflammes le ciel de nouvelle clarté,
T'ai-je donc aujourd'hui tant de fois désirée
Pour être si contraire à ma félicité ?

Pauvre moi ! je pensais qu'à ta brune rencontre
Les cieux d'un noir bandeau dussent être voilés
Mais, comme un jour d'été, claire tu fais ta montre,
Semant parmi le ciel mille feux étoilés.

Et toi, sœur d'Apollon, vagabonde courrière,
Qui pour me découvrir flambes si clairement,
Allumes-tu la nuit d'aussi grande lumière,
Quand sans bruit tu descends pour baiser ton amant ?

Hélas ! s'il t'en souvient, amoureuse déesse,
Et si quelque douceur se cueille en le baisant,
Maintenant que je sors pour baiser ma maîtresse,
Que l'argent de ton front ne soit pas si luisant.

Ah ! la fable a menti, les amoureuses flammes
N'échauffèrent jamais ta froide humidité ;
Mais Pan, qui te connut du naturel des femmes,
T'offrant une toison, vainquit ta chasteté.

Si tu avais aimé, comme on nous fait entendre,
Les beaux yeux d'un berger, de long sommeil touchés,
Durant tes chauds désirs tu aurais pu apprendre
Que les larcins d'amour veulent être cachés.

Mais flamboie à ton gré, que ta corne argentée
Fasse de plus en plus ses rais étinceler :
Tu as beau découvrir, ta lumière empruntée
Mes amoureux secrets ne pourra déceler.

Que de fâcheuses gens, mon Dieu ! quelle coutume
De demeurer si tard dans la rue à causer !
Otez-vous du serein, craignez-vous point la rhume ?
La nuit s'en va passée, allez vous reposer.

Je vais, je viens, je fuis, j'écoute et me promène,
Tournant toujours mes yeux vers le lieu désiré ;
Mais je n'avance rien, toute la rue est pleine
De jaloux importuns, dont je suis éclairé.

Je voudrais être roi pour faire une ordonnance
Que chacun dût la nuit au logis se tenir,
Sans plus les amoureux auraient toute licence ;
Si quelque autre faillait, je le ferais punir.

Ô somme ! ô doux repos des travaux ordinaires,
Charmant par ta douceur les pensers ennemis,
Charme ces yeux d'Argus, qui me sont si contraires
Et retardent mon bien, faute d'être endormis.

Mais je perds, malheureux, le temps et la parole,
Le somme est assommé d'un dormir ocieux
Puis durant mes regrets, la nuit prompte s'envole,
Et l'aurore déjà veut défermer les cieux.

Je m'en vais pour entrer, que rien ne me retarde,
Je veux de mon manteau mon visage boucher ;
Mais las ! je m'aperçois que chacun me regarde,
Sans être découvert, je ne puis m’approcher.

Je ne crains pas pour moi ; j'ouvrirais une armée,
Pour entrer au séjour qui recèle mon bien;
Mais je crains que ma dame en pût être blâmée,
Son repos, mille fois m'est plus cher que le mien.

Quoi ? m'en irai-je donc ? mais que voudrais-je faire ?
Aussi bien peu à peu le jour s'en va levant,
Ô trompeuse espérance ! Heureux cil qui n'espère
Autre loyer d'amour que mal en bien servant !

 

furent évoqués (entre autres) :

 

Pierre de Ronsard (1524-1585), éclipsé en son temps par Desportes

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Ronsard
http://www.anthologie.free.fr/anthologie/ronsard/ronsard.htm

 

Henri III (1551-1589), protecteur de Desportes

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_III_de_France

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
6 avril 2007 5 06 /04 /avril /2007 09:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Pascal Payen-Appenzeller

 

la poésie de Charles Dobzynski

 

[NDLR : pas d'invité lors de cette émission]

 

Charles Dobzynski (né en 1929)

http://www.amourier.com/cgi-bin/pg-shoppro.cgi?ORD=viewproduct&id_product=39&id_category=19
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Dobzynski
http://www.ladifference.fr/fiches/auteurs/dobzynski.html

"Corps à réinventer"
"La Scène primitive"
"À revoir, la mémoire"

  

 

furent évoqués (entre autres) :

 

CD " La voix de l'homme : la voie des poètes et des philosophes", de Pascal Payen-Appenzeller

http://www.evene.fr/culture/agenda/la-voix-de-l-homme-la-voie-des-poetes-et-des-philosophes-16622.php

 

André Salmon (1881-1969)

(portrait par Marie Laurencin, 1908)

http://www.fr.wikipedia.org/wiki/André_Salmon

"Tout l’or du monde"
http://www.amazon.fr/Tout-lor-monde-Salmon-Andr%C3%A9/dp/B0000DL33Q/

 

Max Jacob (1876-1944)

http://www.franceweb.fr/poesie/jacob2.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Jacob

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

[NDLR : pas d'invité lors de cette émission]

 

Madeleine de l’Aubespine, dame de Villeroy, dite Callianthe (1546-1596)

 

Roger Sorg : "Les chansons de Callianthe, fille de Ronsard"
http://www.livres-chapitre.com/-J1JHNL/-SORG-ROGER/-LES-CHANSONS-DE-CALLIANTHE-FILLE-DE-RONSARD.html

Callianthe est en fait la « fille d’inclination » de Ronsard.

 

Madeleine de l’Aubespine
http://pages.infinit.net/noxoculi/aubespine.html
http://www.florilege.free.fr/florilege/l_aubesp/index.htm

 

extraits :

 

Pour le plus doux ébat que je puisse choisir,
Souvent, après diner, craignant qu’il ne m’ennuie,
Je prends le manche en main, je le touche et manie,
Tant qu’il soit en état de me donner plaisir.

Sur mon lit je me jette et, sans m’en dessaisir,
Je l’étreins de mes bras, sur mon sein je l’appuie
Et remuant bien fort, d’aise toute ravie,
Entre mille plaisirs j’accomplis mon désir.

Il advient par malheur quelquefois qu’il se lâche,
De la main je le dresse et derechef je tâche
A jouir du plaisir d’un si doux maniement.

Ainsi mon bien aimé, tant que le nerf lui tire,
Me contente et me plaît. Puis de moi doucement
Lasse et non assouvie, enfin je me retire.

[NDLR : le poème, apparemment un peu leste, évoque un luth !]

 

----

 

L’on verra s’arrêter le mobile du monde,
Les étoiles marcher parmi le firmament,
Saturne infortuné luire bénignement,
Jupiter commander dedans le creux de l’onde,

L’on verra Mars paisible et la clarté féconde
Du Soleil s’obscurcir sans force et mouvement,
Vénus sans amitié, Stilbon sans changement,
Et la Lune en carré changer sa forme ronde,

Le feu sera pesant et légère la terre,
L’eau sera chaude et sèche et dans l’air qui l’enserre,
On verra les poissons voler et se nourrir,

Plutôt que mon amour, à vous seul destinée,
Se tourne en autre part, car pour vous je fus née,
Je ne vis que pour vous, pour vous je veux mourir.

 

---

 

Seigneur, change ma guerre en ta paix éternelle,
Échauffe les glaçons de mon cœur endurci,
Et fais qu’à l’avenir je n’aie autre souci
Qu’à suivre le sentier où ta bonté m’appelle.

Dompte les passions de mon âme rebelle
Et lave mon esprit de péché tout noirci,
Dispense ta lumière à mon œil obscurci
Et m’apprends les secrets qu’aux élus tu révèles.

Sur toi tant seulement mon espoir j’ai fondé.
Si grande est mon erreur, plus grande est ta bonté
Qui me laisse jamais celui qui te réclame.

Purifi’ mon esprit et le retire à toi,
Lui donnant pour voler les ailes de la foi,
Sans que l’abus du monde arrête plus mon âme.

 

furent évoqués (entre autres) :

 

Pierre de Ronsard (1524-1585)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Ronsard
http://www.anthologie.free.fr/anthologie/ronsard/ronsard.htm

pour lire et relire Ronsard :
http://www.toutelapoesie.com/poetes/pierre_de_ronsard.htm
http://www.florilege.free.fr/florilege/ronsard/a.htm

sur Gallica :
http://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?Auteur=ronsard

 

Sonnet de Ronsard à Madame de Villeroy :

Madeleine, ôtez-moi ce nom de l’Aubespine,
Et prenez en sa place et Palmes et Lauriers,
Qui croissent sur Parnasse en verdeur les premiers,
Dignes de prendre en vous et tiges et racines.

Chef couronné d’honneur, rare et chaste poitrine,
Où naissent les vertus et les arts à milliers,
Et les dons d’Apollon qui vous sont familiers,
Si bien que rien de vous que vous-même n’est digne.

Je suis en vous voyant heureux et malheureux :
Heureux de voir vos vers, ouvrage généreux,
Et malheureux de voir ma Muse qui se couche

Dessous votre Orient. Ô saint germe nouveau
De Pallas, prenez cœur : les Sœurs n’ont assez d’eau
Sur le mont d’Hélicon pour laver votre bouche.

 

Réponse de Callianthe :

Tant de flamme et d’amour dont tu vas allumant
La nuit de mes esprits que ta Muse éternise
Font que je me tiens chère et me plaise et me prise,
Car je ne puis faillir suivant ton jugement.

Mon esprit, qui devant se traînait bassement,
Prétend voler au Ciel si tu le favorises,
Donc, ô divin Ronsard, aide à mon entreprise,
Je sais bien que sans toi j’oserais vainement.

Ainsi que Phaéton, d’une audace nouvelle,
Puisqu’, ô mon Apollon, ta fille je m’appelle,
Je te demande un don, gage de ton amour.

Montre-moi le chemin et la sente inconnue,
Par qui tant de lumière en la France est venue,
Et qui rend ton renom plus luisant que le jour.

 

 Philippe Desportes (1546-1606)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Desportes
http://www.anthologie.free.fr/anthologie/desportes/desportes.htm


 

 

annonce

 

Olivier Pansieri met en scène "La Mouette", de Tchékhov, à la Maison des Etudiants Canadiens (MEC), à la cité universitaire. 01 43 54 05 02

http://www.mairie14.paris.fr/mairie14/download/Actualites/2007/lamouette.pdf
http://www.francebillet.com/place-spectacle/recherche-billet-MAISON-DES-ETUDIANTS-CANADIENS-PARIS.htm

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Pascal Payen-Appenzeller

 

Kiril Kadiiski, directeur du Centre Culturel Bulgare, poète

http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-auteur.php3?id_auteur=1574
http://www.tv5.org/TV5Site/info/actufiches-1941-Kadiiski-Kiril
http://www.ccbulgarie.com

"Poèmes : Poems" (édition bilingue français-anglais)

 

extraits :

 

 Ville noctambule, 1998
http://www.amazon.fr/Ville-noctambule-Kiril-Kadiiski/dp/2851945920/

 

Paris

La nuit, martyrisée, a de nouveau ouvert ses entrailles ardentes
Pour mettre au monde son soleil illégitime
Et le jeter aux pieds de Paris.
Mais cette ville ne se laisse pas épater.
Tu te tais, enfoui parmi les étalages poussiéreux près de la Seine.
Oui, tout, ici, monnaies, gravures, pensées précieuses, trouve preneur.
Sur l’asphalte humide brille une feuille de châtaignier, bouteille de pluie brisée.
Tu le sens : toutes les pluies du monde ne pourront dépouiller cette ville de son or
Et de ses chiffons luxueux,
Cette ville faite de cartes postales en couleur et de lieux mystérieux,
Souvent grise et ennuyeuse, comme un rêve devenu réalité.
Tu n’es pas le seul étranger parmi les milliers de passants.
Regarde : girafe bleue, la Tour Eiffel avance,
S’élance vers l’avenir et comme toi, hélas, dans le passé, elle retombe.
Ainsi tout va.

 

  Le crâne de Yorick

Le silence est peut-être bien l’âme de toute chose,
Comme le prétend un célèbre poème,
Mais l’âme de la langue n’est pas faite de silence,
L’âme de la langue est le silence qui crie.

 

 Plume de Phénix, 1993

Notre vie est une forêt d’automne,
Dans ses sombres entrailles se fane notre sang.
Tu aperçois un renard traîner derrière lui une immense torche flamboyante.
Quels incendies fantômes ont embrasé la Terre aujourd’hui !
Ah ! Le renard, c’est lui qui a enflammé les forêts d’été.
Elle vit et vivra toujours la gloire d’Erostrate.
Mais ton âme s’en remet aux mots.
Ce qu’elle avait à dire, la terre d’été nous l’a dit sans mots.
Et toi, né de la poussière mais pas encore poussière,
Ta bouche serait-elle devenue muette ?
Notre vie ressemble à une forêt d’automne,
Embrasée soudain par la ruse du renard.
La nature est un Phénix qui vole de ses ailes d’émeraude,
Mais déjà nous avons enduit la flèche de poison.
Des nuées d’oiseaux prennent leur essor et fuient vers le Sud,
Mais pas toi.
Et les avions, hélas, reviennent se poser à l’aéroport militaire.
Crépuscule dépeuplé, ô avenir de la Terre,
Aujourd’hui, voilà un tracteur longtemps qui gronde dans les champs.
Jusqu’au soir, il couvre les sillons d’une maille grossière,
Tricotant un gilet pour la terre nue.
Et, là-bas, au loin, étincelle un lac pour décorer enfin d’une médaille
Le sein de la terre.
Mais y a-t-il dans ce monde une distinction valable
Si même la médaille du ciel tombe de sa boutonnière ?
Un jour on te décorera à ton tour, mais ta poitrine sonnera déjà creux.
Poitrine creuse, bouche close, le lac brille, sceau de plomb sur la bouche de la terre,
Mais parlons tant que la nuit n’est pas tombée pour nous cacher même les choses évidentes.
Des arbres élagués, sur la colline, pointent leur périscope par où la mort espionne la vie
Depuis les profondeurs.
Mais parlons, parlons tant que nous sommes ici.
Ce que tu ressens, personne d’autre ne le dira.
Ne pas se taire, même si, dans les branches nues,
Les nids sont noirs comme des micros,
Où le vent, bientôt, va se mettre à hurler.
Tout est déjà enregistré, et tu n’as plus peur.
Tout est désert comme une salle de concert vide
Où traînent les billets avec des chuchotements de feuilles mortes.
Et les graines de tournesol.
Mais tes graines les plus pures, où sont-elles ?
Si la pierre du croissant aiguise l’horizon, fausse, sanglante,
On n’apprend rien, même si tout se répète.
Sur le seuil, le jardinier, qu’attend-il désormais ?
Assis au creux de la pastèque noire et brillante de la nuit,
Il la sent mûrir, gonfler à craquer et se remplir d’une sève sucrée.
Mais en vain quelqu’un y mordra à l’aube, en recrachant les étoiles.
Le matin reviendra tirer un nouveau trait sur la nuit,
Et une vie nouvelle reprendra jusqu’au soir.
Le temps est divisé encore en jours et en nuits,
Notre corps se divise en âme et en dépouille,
La mer se divise en écume et en eau,
Les Balkans sont divisés en mort et liberté,
L’homme se divise en lâches et en héros,
L’éclair se divise en foudre et en tonnerre,
Le feu se divise en flammes et en fumée.
Ainsi nous divisons-nous, toi et moi.
Que nous ne fassions qu’un échoue à le prouver, ma chère,
Nos cendres mêlées dans la fosse commune.
La vie n’est pas si réussie puisqu’elle recommence chaque fois
Et qu’il neigera encore et encore.
Les neiges recouvriront les tumuli, traces,
Chameaux d’argent qui se hâtent dans la nuit et se font tout petits
Dans l’espoir de rentrer enfin chez eux, là, dans la terre fatiguée des origines.
Sous les polygones, là où les prés sont verts,
Les femmes ont le teint rose et les hommes la barbe rousse,
Là, au cœur des forêts séculaires où Orphée avait réconcilié toutes les bêtes
Dont les yeux brillaient dans l’obscurité,
Univers d’amour et de bonté.
Là où, sur le bouclier d’Achille, non seulement la vie sur terre mais tout l’univers
Avait pris place,
L’univers toujours immense au dessus de nous,
Recouvrant à peine nos misérables boucliers.
Qu’est-ce que ces flèches de glace sur la colline nue, venues de l’Antiquité ?
Ce sont les vignes humides, qui dévalent,
Légions défaites, pourchassées par la cavalerie barbare du vent.
Et, terrassées, elles hurlent sans voix :
Que reste-t-il de cet empire fleuri d’Auguste ?
Et où est passée la fleur de tous les empires ?
Est-ce, sous la terre labourée, au rendez-vous des siècles ?
La vie a déjà fait couler tant de sueur
Que demain ce n’est pas du givre qui argentera les champs déserts
Mais du sel.
Voici qu’approche l’heure du déclin pour tout ici-bas,
Et la grappe de raisin doux, cet oubli le plus amer, invisible sous les feuilles rouillées,
Telle l’âme sous la rouille de la chair,
O grappe sombre de Chrétiens terrés dans une grotte païenne,
Le visage tourné vers une autre vie plus parfaite,
Comme il est froid et désert le ciel d’automne,
Et toujours immense l’univers au dessus de nous.
Mais déjà des hommes meurent même au ciel.
Vivrons-nous, nous préservant de nous-mêmes, avant de nous changer en filet de fumée ?
Le froid ruisselle d’en haut.
N’y a-t-il que le ciel qui brûle sur la Terre entière ?
Tombe, tombe toujours une suie blanche et froide.
Tu n’as plus mal, est-ce la fin déjà ?
Il neigera encore et il y aura de la neige et des feuilles non ensevelies.
Drap sanglant du désordre de l’hiver, paisible blancheur,
Comme sous le néon livide d’un hôpital,
Les arbres professeurs et un seul malade.
Cet hiver encore le monde soignera ses plaies.
Pourvu qu’il ne cesse de respirer comme tant de tyrans,
Comme tant de martyrs à cette heure,
Ciel vitreux au dessus de la terre transie, froid universel.
Que voit-on par les trous ?
Le soleil du Paradis, des feux funestes ou un foyer qui réchauffe.
Le village, à l’haleine chaude, dort à l’abri jusqu’à l’aube.
Les cheminées enneigées émettent des étincelles, en morse.
Seul est éveillé le feu sur la terre gelée.
Et du feu de nos âmes, que s’échappe-t-il ?
Des étincelles, comme au temps de l’être dans la nuit,
Qui nous permettent d’écrire nos noms sur le marbre noir et poli de l’univers,
Seule pierre tombale pour celui qui ne meurt pas.

 

[NDLR : poèmes pris sous la dictée et donc communiqués sous toutes réserves]

 

fut évoqué (entre autres) :

 

Jacques Chessex, poète et écrivain suisse

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chessex
http://www.campiche.ch/pages/auteurs/chessex.html

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 10:45


présenté par Jean Decellas

 

Olivier Pansieri, comédien, metteur en scène

http://www.lagencedecomediens.com/comediens_dest_fiche_id_140_Olivier_Pansieri.php

 

Olivier Pansieri met en scène "La Mouette", de Tchékhov, à la Maison des Etudiants Canadiens (MEC), à la cité universitaire
http://www.agendaspectacles.com/boutique/fiche_produit.cfm?type=3&ref=2007-209&code_lg=lg_fr&pag=1&num=23

 

[...]

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Pascal Payen-Appenzeller

 

Jean-Pierre Siméon, poète, romancier, critique littéraire, directeur du "Printemps des poètes"

 

http://www.printempsdespoetes.com

 

Jean-Pierre Siméon a souligné à quel point la poésie était « ouverture à l’autre » ; Pascal Payen-Appenzeller a évoqué, pour la poésie, « l’amour mystérieux du dieu en l’autre. » Il précise encore à quel point la poésie est « éducatrice » ; « on fait de l’amour ensemble ». La poésie dit : « Aimons-nous ».

Jean-Pierre Siméon cite alors le poète tchouvache Guennadi Aïgui, pour qui la poésie est le « le travail-langage de la fraternité humaine ».

(Guennadi Aïgui)

http://www.ledevoir.com/2006/02/22/102620.html

"Le Bois de hêtres"

 

extraits :

 

Buchenwald

Mais sur la route qui va d’Erfurt à Weimar,
Entre l’incendie noir de Lehrlin (?)
Et l’arbre des couleurs que Goethe convoitait,
Le soleil doute.
Le ventre de la colline est atteint
A un gris lent et pur comme un chagrin.
O fontaine maraudée par le vent,
Verte fontaine des innocents,
Dont nul ne sait plus transparence,
La transparence ni la raison.
Tu cherches un corps à ton sommeil
Dispersé comme un gisant de feuilles.
Ici le silence a le grain d’un papier
Aussi vieux que le monde,
Un papier cousu dans l’âme même des innocents,
Et sur quoi s’écrit le poème incertain et sans mots
D’une douceur brûlée.
Au jardin de Weimar dans l’averse des branches,
Le vent et la mémoire remuent.
Et le soleil trie les ombres dans nos yeux.

 

-

 

Mais l’homme au cœur des choses de la ville,
Les façades et le ciel, le mutisme et l’effroi,
Pose un jour son regard sur l’éclat d’un visage.
Cela est simple comme une naissance,
Le pas risqué au seuil d’un jardin,
La paix du matin sur l’ombre des pourpiers.
L’homme alors hante sans fin sa solitude
Et reconnaît dans l’empreinte de ses pas
La poussière d’or qu’il portait aux talons.
Alors, les lèvres sèches et le cœur sans douceur,
Il fait le compte de ses nuits et de ses apparitions.
Cela est simple comme une peur d’enfant,
Un vol d’oiseaux sous les fusils.
Quand il a oublié le visage et jusqu’au rêve du visage
Il marche dans la ville
Comme un aveugle inventant les couleurs par leur nom.
Il marche vers sa certitude.
Cela est simple.
Le monde n’a que l’or bref d’un visage pour argument.

 

-

 

Eloignons-nous, mon amour,
De la vase qui prend les pieds,
Non pour vivre un ailleurs de pourpre et d’or,
Mais pour que l’oreille scrute où le pas sonne juste
Quand il va sur la dalle nocturne de nos vies.
Nous savons depuis l’enfant, repris dans les pleurs,
A ses jeux d’aveugle dans la vague,
Que nulle part il ne fait beau longuement.
Nous n’avons qu’un ciel,
Le même pour la tiédeur et la flamme,
Le même pour la guêpe et l’ouragan,
Et il admet la buée fraîche du matin sur la mort.
Eloignons-nous, donc,
Sans quitter avec notre cœur martelé de savoir
Et la mémoire bondée du désastre,
Eloignons-nous de nos journées mourantes,
Où l’on pense, sans colère et sans hâte,
Comme on range son sommeil entre les draps.
Il s’agit de descendre au secret dans les rues basses
Sans plus de lumière que l’averse du premier jour retrouvé,
Comme font retour les amants
Dans leurs serments de salive et de sueur
La nuit parfaite, ô bruissant dans l’obscur.
Puis lourdement habillés du monde.
Revenons à nos pas quotidiens,
Avec aux lèvres
La loi violente du poème.

 

[NDLR : poèmes pris sous la dictée, donc communiqués sous toutes réserves]

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

Virgile en Algérie : lecture par Jean Decellas de ses propres poèmes

 

furent évoqués (entre autres) :

 

les montagnes du Durdjura

http://fr.wikipedia.org/wiki/Djurdjura

 

Fort National, dans le département d’Alger
http://www.geneawiki.com/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Fort-National

 

Cherchell
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cherchell

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
12 janvier 2007 5 12 /01 /janvier /2007 10:45

[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

présenté par Pascal Payen-Appenzeller


le poète Adonis


Vénus Khoury-Ghata, poétesse, romancière



http://perso.orange.fr/calounet/presentation_auteurs/khouryghata_presentation.htm
http://www.printempsdespoetes.com/....nom=V%C3%A9nus%20Khoury-Ghata
http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/06/vnus_khouryghat.html



Adonis (né en 1930), poète libanais



http://fr.wikipedia.org/wiki/Adonis_%28po%C3%A8te%29
http://www.republique-des-lettres.fr/adonis.php
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/adonis.html

"Commencement du corps fin de l'océan" (traduction de Vénus Khoury-Ghata)




extrait :


Vagues

Le spectre du désir se dresse derrière l’horizon,
Le lieu est un navire pour les rêves,
Qui ne viennent ni de la vieillesse, ni de l’enfance.
L’instant est un arc-en-ciel,
Ses pieds sont de bruine, sa tête une mouette égarée.
Vagues, toute chose les célèbre,
Une plante s’ouvre, est sur le point de parler,
Un nuage descend de l’espace, prêt à frôler mon bras,
Calèche pour ce voyageur unique nommé « vent »,
Fleur butinée par une abeille pressée,
Soleil allongé sur le sable,
La mer le guide vers elle, qui est le commencement des vagues.
Vagues, le temps s’y éparpille,
Ses embruns prennent pour oreiller le soleil adossé au couchant.
Et si je te conviais et conviais ces vagues à se frotter contre mon corps,
Je les prendrais comme le symbole de mes jours.
Elles me diraient comment donner un sens plus pur
A cette flamme qui tournoie dans mes entrailles.
Là, je ne vis pas dans ce monde mais en toi,
A pleins poumons.
Je nage dans une eau qui afflue de mes sens.
Ah ! Que ne suis-je le laboureur qui se sème et récolte en même temps,

Dévoré par ses métamorphoses !
Viens vers moi, Terre, prends-moi ! Mon corps au cœur du tien !
Comment apaiser ces vagues ?
Le temps s’y installe entre flux et soleil,
Le rivage est chaise sans pieds,
L’écume lui saute aux épaules comme un vol de mouettes
Qui viennent de naître dans les à-pics.
Suis-je en train de glisser entre une vague et une autre,
Entre une histoire et une autre ?
Et cette impression que l’ancien s’efface
Et que le nouveau n’est qu’une hypothèse…
La certitude t’abandonne quand tu fréquentes les vagues,
Si suave est cette désertion.
Ton temps devient voyage, mélange de vent et d’espace.
Je dirai donc, en ton nom, aux vagues de s’adoucir,
D’effacer, d’effacer.
Les vagues t’envahissent, se parent de ta chair,
Chuchotent, mettent une clé sur chaque point de ta peau,
Chantent, te lisent, t’écrivent,
Font descendre sur toi des invités fantômes,
Ne sont autres que tes désirs.



une autre œuvre d’Adonis évoquée en cours d’émission :

"Chants de Mihyar le Damascène"



catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
29 décembre 2006 5 29 /12 /décembre /2006 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

hommage à Corneille 

 

Pierre Corneille (1606 - 1684)

http://www.comedie-francaise.fr/biographies/corneille.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Corneille

pour lire Corneille en ligne (Gallica) :
http://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?Auteur=pierre+corneille

 

"L’Excuse à Ariste", 1637, qui déclenche la Querelle du Cid

extraits :

« Je sais ce que je vaux et crois ce qu’on m’en dit. »

« Je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée. »


J'ai brûlé fort longtemps d'une amour assez grande,
Et que jusqu'au tombeau je dois bien estimer,
Puisque ce fut par là que j'appris à rimer :
Mon bonheur commença quand mon âme fut prise,
Je gagnai de la gloire en perdant ma franchise,
Charmé de deux beaux yeux, mon vers charma la Cour,
Et ce que j'ai de nom je le dois à l'amour.
J'adorai donc Phillis, et la secrète estime
Que ce divin esprit faisait de notre rime
Me fit devenir Poète aussitôt qu'amoureux :
Elle eut mes premiers Vers, elle eut mes derniers feux,
Et bien que maintenant cette belle inhumaine
Traite mon souvenir avec un peu de haine,
Je me trouve toujours en état de l'aimer,
Je me sens tout ému quand je l'entends nommer,
Et par le doux effet d'une prompte tendresse
Mon coeur sans mon aveu reconnaît sa maîtresse,
Après beaucoup de voeux et de submissions
Un malheur rompt le cours de nos affections ;
Mais toute mon amour en elle consommée,
Je ne vois rien d'aimable après l'avoir aimée,
Aussi n'aimai-je plus, et nul objet vainqueur
N'a possédé depuis ma veine ni mon coeur.
Vous le dirai-je, ami ? tant qu'ont duré nos flammes
Ma Muse également chatouillait nos deux âmes,
Elle avait sur la mienne un absolu pouvoir,
J'aimais à le décrire, elle à le recevoir :
Une voix ravissante ainsi que son visage
La faisait appeler le Phénix de notre âge,
Et souvent de sa part je me suis vu presser
Pour avoir de ma main de quoi mieux l'exercer.
Jugez vous-même, Ariste, à cette douce amorce,
Si mon génie était pour épargner sa force.


 

lecture par Jean Decellas de quelques poèmes sur Noël de son cru

 


L’Avent

C’est quand la nuit se fait plus noire
Qu’il faut guetter le point du jour.
Quand le soleil meurt, il faut croire
Plus que jamais à son retour.
J’attends Noël.

C’est quand la terre devient dure
Que le grain germe dans le sol,
C’est quand le froid s’installe et dure
Qu’il faut aimer le rossignol.
J’attends Noël.

C’est quand la bise nous découpe
Qu’il faut invoquer le printemps,
C’est quand nous n’avons plus de soupe
Qu’il faut avoir faim d’ortolans.
J’attends Noël.

Et quand le monde est bas et bête
Et rote et ronfle et dors repu,
Place aux enfants, place aux poètes,
« Eh, Dieu le Père, m’entends-tu ?
J’attends Noël. »

 

 Les émois du Noël d’avant

Joseph, il a bougé dans mon sein ce matin,
Pour la première fois j’ai senti qu’il remue,
Depuis, j’ai du soleil dans ma chair tout émue,
C’était son petit pied ou sa petite main.

Il n’a pas fait, bien sûr, un bien grand mouvement,
Ça n’a pas duré, tout juste une seconde,
Pourtant ça m’a suffi pour me changer le monde
Oui, m’en voilà déjà mille fois plus maman.

Maintenant je connais qu’il respire en mon corps,
Son cœur bat dans mon cœur comme une cloche sourde,
Et je deviens plus lente et je me sens plus lourde,
Avant, je l’aimais bien, je l’aime plus encore.

O, mon enfant vivant, bouge tant que tu veux,
Non, ne m’épargne pas, tant pis si tu me blesses,
De ma tendre douleur naît ma douce allégresse,
O mon triple seigneur, mon fils, mon roi, mon Dieu.

 

Le Noël des bergers

- Bel ange du Seigneur illuminant le soir,
Quelle est votre nouvelle ?
- L’étoile de mon front vous invite à l’espoir
Dans le jour qui chancelle.

- Bel ange souriant, pourquoi descendez-vous
De vos claires demeures ?
- Pasteurs, je suis venir pour vous dire : Debout,
Vous partirez dans l’heure.

- Bel ange, parlez vrai. Ce que vous dites là,
Est-ce rêve ou lubie ?
- Bergers, dès la minuit le fils de Dieu naîtra
De la Vierge Marie.

- Bel ange, pour le voir, comment connaîtrons-nous
Le prince des Archanges ?
- Il dort sur de la paille et ses membres sont tout
Enveloppés de langes.

- Bel ange du Seigneur, que lui faut-il porter
Pour fêter sa venue ?
- Portez-lui du fromage, un agneau nouveau-né,
Vos âmes toutes nues.

 

 Le Noël de l’âne

Moi, je suis l’âne de la crèche,
J’ai chauffé le petit Jésus.
Le bœuf m’a dit : « La paille est fraîche,
Pour la tiédir, soufflons dessus ».

Je savais bien Marie enceinte,
Quand elle monta sur mon dos,
Sa fatigue n’était pas feinte,
Elle portait son saint fardeau.
Quand nous quittâmes le village
Pour nous rendre à Jérusalem,
Joseph, qui mène le ménage,
Voulut dormir à Bethléem.

À l’arrivée en cette ville,
Ils ont cherché logis pour deux,
Mais, de façon fort incivile,
Personne ici n’a voulu d’eux.

Heureusement, chez nous, les bêtes,
Ils ont trouvé gîte et chaleur,
Les hommes n’étaient pas honnêtes
De les laisser dans le malheur.

Quand elle mit son fils au monde,
La Vierge a tellement prié
Que même en sa forêt profonde
Le loup cruel en eut pitié.

Alors, le bœuf, mon vieux compère,
Ému de voir l’enfant tremblant,
Voulut réconforter la mère
Et chauffer le fils en soufflant.

Nous avons donc, de notre haleine,
Vêtu l’Enfant Dieu tour à tour.
Jésus, pour lui payer sa peine
Donne à ton âne un peu d’amour.

 

Le Noël de la rose

Le soleil est froid, mort de désespoir,
Rien ne germe plus au sein de la terre,
Parmi la nuit dure où court le vent noir,
Craquent les silex en éclats de verre.

Dans l’éther gelé, durci, minéral,
Nul cri, nul appel, nul froissement d’ailes,
La mort au galop sur son haut cheval
Chasse une âme à courre et Satan l’appelle.

Pourtant, au zénith, un air plus léger
Avive en passant la braise des astres.
Au secret du sol, qui donc a bougé ?
Quel espoir de vivre échappe au désastre ?

Un appel nouveau réveille les corps,
Un enfant suffit, qu’il naisse, qu’il ose
Dans un monde en deuil, qu’il soit le plus fort.
Il l’est. Spontanément naît une rose.

 

[NDLR : poèmes notés sous la dictée et donc communiqués sous toutes réserves]

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Pascal Payen-Appenzeller

 

[NDLR : pas d'invité lors de cette emission]

 

un chapelet de poètes

 

Khalil Gibran (1883-1931)

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Khalil_Gibran
http://beurgay.free.fr/gibranindex.htm

 

Eugène Guillevic, dit Guillevic (1907-1997)

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Guillevic
http://membres.lycos.fr/crcrosnier/articles/guillevic-poete.htm

 

Guillevic et Boris Lejeune : "Du pays de la pierre" (entretiens animés par Lucie Guillevic-Albertini)

 

 Charles Juliet (né en 1934)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Juliet
http://litterature01.chez-alice.fr/Juliet/Ch-Juliet.html

"L’Opulence de la nuit"

http://www.pol-editeur.fr/catalogue/fichelivre.asp?Clef=6114

« Sans ces mots que j’ai taillés, que serais-je devenu ?
Comment aurais-je pu ne pas sombrer ?
Comment aurais-je pu bâtir la maison que j’ai dû édifier pour me construire ? »

 

Serge Rezvani, écrivain, peintre

http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Rezvani
http://www.lesfillesdelapluie.infini.fr/rezvani.htm

"Élégies à Lula"

 

 Charles Dobzynski (né en 1929)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Dobzynski
http://www.ladifference.fr/fiches/auteurs/dobzynski.html

"Gestuaire des sports"

http://www.letempsdescerises.net/noyau/index.php?menu_id=20&type=livre&idLivre=617

 

 Marc Quaghebeur (né en 1947)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Quaghebeur
http://www.servicedulivre.be/fiches/q/quaghebeur.htm
http://www.letempsquilfait.com/Pages/Parutions/avril/clairsobscurs.html
http://www.dmnet.be/voix/main/fr/pgatfr/autfr16.html

"Clairs obscurs - Le temps qu’il fait"

 

"La nuit de Yuste"
http://www.livres-chapitre.com/-R1MKMM/-QUAGHEBEUR-MARC/-LA-NUIT-DE-YUSTE.html

 

le monastère de Yuste, en Espagne

 

 Georges Bonnet (né en 1919)

http://www.livre-poitoucharentes.org/Pages/auteurs/biobiblio/bonnet.html

"Un ciel à hauteur d’homme"

http://perso.orange.fr/calounet/resumes_livres/bonnet_resume/bonnet_ciel.htm

 

 Joë Bousquet (1897-1950)

http://en.wikipedia.org/wiki/Joe_Bousquet (en anglais)
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/bousquetjoe.html
http://www.editions-verdier.fr/v3/auteur-bousquet.html

"La romance du seuil"
http://www.livres-chapitre.com/-B1QRVC/-BOUSQUET-J./-LA-ROMANCE-DU-SEUIL-SUIVIE-DE-POESIE.html

 

 Pascal Payen-Appenzeller : "Blasons d’amour" (à paraître)

extrait : Un élan de poète

Cesser d’affirmer que le vent est mon ami.
Devenir le sien.
Commencement du poème, retour à l’Eden.
Qui laisse au naïf la place du serpent,
L’oreille ou le nombril ?
On ne sait pas ce qu’on dit,
Mais l’on chante pour allumer le feu.
Il arrive parfois des nuages en cornes de songe,
Dont nulle blessure ne peut témoigner.
L’amour se compte en contes de fée.
L’amant n’est obéi sauf à s’obéir.
Les frontières tirent des lignes
Le long des mémoires de terre.
Nos matins puis nos soirs font des nuits aux jours.
Alors que le désir renaît, l’enfant passe dedans.
Je vous assure, mes chers aimés, le temps des paroles fond.
Aimez-vous, souffle l’automne encapuchonné de murmures.

 

[NDLR : poème pris sous la dictée, donc communiqué sous toutes réserves]

 

Pascal Payen-Appenzeller a publié un CD :

"La voix de l’homme : la voie des poètes et des philosophes", vol 1 : "L’écriture en question(s)"

 

fut aussi évoqué :

 

Andreï Makine, romancier

http://fr.wikipedia.org/wiki/Andre%c3%af_Makine

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

hommage à Corneille

lecture par Jean Decellas de quelques poèmes sur Noël de son cru

 

une auditrice (anonyme)

Compte rendu d’une exposition « gadget » qui a eu lieu de juin à août 2006 à la Maison de Corneille, 4 rue de la Pie, 76000 Rouen

(affiche de l’exposition)

http://www.musees-haute-normandie.fr/expo_temp.php3?lang=fr&id_article=1730


 

 

René Peter : "La vie secrète de l’Académie française"
http://www.amazon.fr/vie-secr%C3%A8te-lacad%C3%A9mie-fran%C3%A7aise-vol/dp/B0000DT1SD/

 

Pierre Corneille : "Le Cid"



http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cid_%28Corneille%29

pour lire le Cid en ligne (sur Gallica) :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k88028x

 

Corneille et l’Académie française (la querelle du Cid, l’élection)

http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=50
http://de.wikipedia.org/wiki/Querelle_du_Cid (en allemand)

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
17 novembre 2006 5 17 /11 /novembre /2006 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Pascal Payen-Appenzeller

 

Liza-Maria Winterhalter, poétesse, comédienne

http://lizamaria.site.voila.fr

Georges Clément, conseil d'entreprise, poète

cf. LdJ Pierre Dehaye 10/3/2006

"Aux lèvres du Styx"

http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=2-8251-3688-3

 

extraits :

 

Si la fin soudain

Le matin crisse dans le bois gelé,
L’air embaume la feuillaison trempée,
L’esprit aux arbres, je me crois éternel,
Et c’est l’âme en paix que je pense à elle.
Un faucon crie, le lièvre meurt,
Le silence s’emplit de peur :
Et si elle n’était plus ?
Si son teint avait flétri, son regard terni ?
Si le jour n’ornait plus son visage ébloui ?
Si son rire n’égayait plus mes jours souris ?
La dent d’effroi donnerait un sens au néant, son absence.

Les rameaux craquent de glace pesante,
Corbeaux croassent dans l’aube cassante,
La lumière troue une neige rose
Teignant l’hiver en ancolie éclose.
Je pense, donc je prie et pleure,
Et crie le dit de ma frayeur :
Et si tu n’étais plus ?
Alors, si ta main ne réchauffait plus la mienne,
Que ton souffle, la nuit, plus jamais ne revienne
Poser sur ma nuque sa tiédeur zéphyrienne,
La main d’effroi forgerait un corps au néant, ton absence.

L’allée, sous la futaie chemine et brille
De l’éclat des flaques peuplées d’aiguilles
De glace qu’un soleil d’hiver allume.
Le froid, en silence, cogne sur l’enclume.
Marteau de vie, tonne mon cœur,
Crève le tu de ma douleur :
Et si nous n’étions plus ?
Si le nous s’abîmait ? Si j’allais souffrir seul ?
Et si notre vie s’enveloppait d’un linceul ?
Si je restais là comme sur un champ les éteules ?
Un chant d’effroi dirait la geste du néant, notre absence.


Mort en été I (à Michel Fontenit, mort le 6 septembre 2005)

Du peuple vert des peupliers
La ligne d’ogives murmure
Au cœur souverain de l’été,
Taillant au ciel ses arcs d’azur.
Sur son lit de métal il meurt.
Maigre, blanc, tendu, il agonise,
Crie, râle, scande peur et douleur.
Il tend sa main qui terrorise
Le peu de ceux qui fraternisent.
C’est au cœur de l’azur que le malheur est pur.

Les arbres tremblent sur leur ligne,
La lumière d’août s’en étonne.
Des cheminées grises s’alignent,
Raies sobres dans le soir atone.
Visage gris, bouche béante,
Figure à la Francis Bacon,
Il défie la mort haletante.
Dans les lacs propres, il ânonne
Des sons informes qui désarçonnent.
C’est au cœur de l’épure que le malheur est sûr.

Dehors, les arbres du béton
Dans leurs cours tendent leur chandelle
Pour échapper à leur prison,
Dans l’espoir de toucher au ciel.
Il geint, le goutte-à-goutte soigne,
Le blanc s’agite, calme revient,
La face de l’horreur s’éloigne,
Chacun respire : c’est pour demain.
La mort, ce soir, n’a plus grand faim.
Et au creux de l’azur, c’est le malheur qui dure.


Mort en été II (à Vladimir Volkoff, mort le 14 septembre 2005)

Paris, sans la moindre cigale,
Et sans cyprès, sans oliviers,
Paris, univers sans égal,
Brûle encore du feu de l’été.
Il cesse de vivre, soudain.
Un mot de Dieu aura suffi
Pour rappeler Son écrivain.
Le Père souffle la bougie,
Impatient de l’avoir à lui.
C’est au cœur de l’azur
Que le malheur est pur.

La Seine somnole au soleil.
Un coin de bleu, entre les tours,
Simule, en la saison des treilles,
Un pur juillet qui fait l’amour.
Il a pu dire « à demain »,
Boire du vin, écrire un peu,
Sans se soucier du destin.
Grand silence... Le chien grogne, heureux.
Les fusils luisent, silencieux.
C’est au cœur de l’épure
Que le malheur est sûr.

La grande bâtisse soupire,
La rivière gargouille, la nuit
Dépasse le cap où expire,
En douze coups, le jour qui fuit.
Il s’éteint. L’heure a trépassé.
Il ne sut point l’après,
L’esprit si plein du raffut des projets
Que la mort en chaussons l’a pris
Sans qu’il ait cru perdre la vie.
C’est au creux de l’azur
Que le malheur est dur.

 

[NDLR : poèmes notés sous la dictée et donc communiqués sous toute réserve]


 

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Pascal Payen-Appenzeller vient de publier un CD-livre : "La voix de l’homme, la voix des poètes et des philosophes" (pas de trace sur la Toile). Il présentera cet ouvrage le 27 novembre 2006 de 15h à 18h30 au Théâtre du Nord-Ouest, 13 rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris

 

Revue "Le Coin de table" : Beauté mon beau souci (?)
Maison de Poésie
11bis, rue Ballu
75009 Paris

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
3 novembre 2006 5 03 /11 /novembre /2006 10:45


[article rédigé par Aristote, merci à lui !]

 

présenté par Jean Decellas

 

hommage Jean Ferré

 

poème de Daniel Ancelet

En ce temps-là, nous abordâmes,
En Mille Neuf Cent Quatre-vingt Sept,
En novembre, c’était le Sept.
Et c’est ainsi, Messieurs, Mesdames,
Qu’avec pour arme un diapason
Pour écrire une symphonie,
Sur la nef Radio Courtoisie,
Nous étions quarante patrons.

Sans jamais se prendre la tête,
Sous la conduite de Ferré,
Nous apprîmes à naviguer.
Historiens, romanciers, poètes
Nous donnaient le cap et le ton
Dans une aimable fantaisie.
Sur la nef Radio Courtoisie,
Nous étions cinquante patrons.

Du haut des mats jusqu’à la soute
Brassié, Pichon, (...)ian
Decellas, Paucard, Rostolan
Nous ont donné la belle écoute
En quelques milliers d’émissions,
Chacune avec amour choisie.
Sur la nef Radio Courtoisie
Nous sommes soixante patrons.

Demains nous serons bien aise
Avec Malliarakis, Lesquen,
De soutenir le même train,
Pour servir la langue française.
Grâce à vous nous la maintiendrons
Et, si Dieu nous prête la vie,
Sur la nef Radio Courtoisie
Nous serons bien mille patrons.

 

 poème de Jean Decellas (écrit du 16 au 31 octobre 2006)

Seigneur, que dit cette cloche qui tinte ?
Est-ce l’appel à l’office du soir ?
Non, c’est un pleur pour une vie éteinte,
Un pleur de peine et non de désespoir.
Le fondateur de Radio Courtoisie,
Après des mois à nier le destin,
A dû céder. Son heure était choisie,
C’était son tour de quitter le festin.

Depuis longtemps déjà, détaché de ce monde
Dont il savait le marasme fatal.
Il espérait, tel Noé sur les ondes,
En protéger le règne occidental.

Il avait vu le mal qui s’insinue
En tout, partout, par sottise ou défi.
Malgré sa mort, son œuvre continue.
Pour l’assumer, le courage suffit.

Quand les démons ricanent dans le temple
Avec l’aval des penseurs officiels,
Soyons hardis à suivre son exemple
En invoquant l’assentiment du ciel.

Qu’il soit l’objet d’une juste clémence
Au tribunal des divins référés.
Son temps s’achève et le vôtre commence.
Daigne, Seigneur, recevoir Jean Ferré.


 

 

hommage à Corneille

 

Marc Fumaroli : "Le Poète et le Roi"



court extrait :

« Le triomphe de l’absolutisme, en 1661, eut l’effet, paradoxal en apparence, de stimuler la fonction de contrepoids et de correctif que les Lettres françaises avaient appris à exercer sous Richelieu… Cette vigilance littéraire, un poète plus que tout autre, depuis 1636, en avait été le dépositaire et l’interprète : c’était Pierre Corneille. »


 

 

la poésie d'Auguste Dorchain (1857-1930)

 

http://www.societedespoetesfrancais.asso.fr/perso-24517.htm
http://www.biblisem.net/auteurs/waldorch.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Dorchain

"La Jeunesse pensive"
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/B0000DN1JL

 

catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)
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