[article rédigé par Aristote, merci à lui !]
rediffusion du Libre Journal d'Anne Collin du 3 octobre 1991
présenté par Catherine Gourin
souvenirs d’enfance et de jeunesse
Jean Ferré (1929-2006), journaliste, écrivain, critique d'art, fondateur et président du Comité éditorial de Radio Courtoisie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ferr%C3%A9_%28journaliste%29
furent évoqués :
Jean Ferré est né le 29 mai 1929 dans le canton de Chauvigny (près de Poitiers), à Saint-Pierre-les-Églises, et fut baptisé dans la petite église romane de ce village, située sur
les bords de la Vienne.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chauvigny
http://fr.wikipedia.org/wiki/Canton_de_Chauvigny
Saint-Pierre-les-Églises
(chevet de l’église ; l’archange Saint-Michel, fresque)
http://www.art-roman.net/st-p-des-eglises/st-p-des-eglises.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Pierre-les-%C3%89glises
Jean Ferré précise que son nom de famille est d’origine italienne. Ses ancêtres, venus d’Italie, se sont installés au Xe siècle en Bretagne, puis dans le Poitou. Il
garde d'eux et de sa région natale une « obstination poitevine » dont il est fier.
Ses parents étaient des « propriétaires » et vivaient dans « une maison de notaire 1900 ». Jean Ferré avait un frère.
Jean Ferré parle de sa grand-mère et des femmes qui l’entouraient. En bigotes, « elles pratiquaient davantage l’eau bénite que la charité ». Les hommes, eux, étaient
plutôt « radicaux-socialistes ». Enfant, il a ainsi « sauté sur les genoux d’Édouard Herriot ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Herriot
Il a d’abord suivi les cours de l’école laïque.
Début de la Deuxième Guerre Mondiale : Jean Ferré se souvient de l’arrivée des Allemands, que tout le monde appelait alors les « boches ». Personne n’aurait cru
qu’ils pussent arriver jusqu’à Poitiers. Autour de lui, on éprouvait un fort sentiment d’humiliation.
Jean Ferré a entendu parler de l’appel du 18 juin, mais il rappelle son « antigaullisme fondamental, inconditionnel ». Il rappelle aussi qu’il a « sacrifié
[cet] antigaullisme sur l’autel de la réconciliation », qu’il s’est toujours, notamment à Radio Courtoisie, « engagé vis-à-vis de lui-même à ne jamais argumenter en public contre le
Général de Gaulle. » Par ailleurs, il respecte certains « grands gaullistes ».
Au début de la guerre, le maréchal Pétain était surtout le vainqueur de Verdun. L'arrivée des Allemands a rendu les hommes de son village militaristes et pétainistes. Comme on le
disait alors, c'était « pour emmerder les boches ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_P%C3%A9tain
Chauvigny était en zone libre, mais à la limite de la zone occupée. Jean Ferré évoque son cousin, l’abbé Jean Toulat (1915-1994), qui était curé de Jardres pendant la guerre et
qui, depuis, a écrit sur Jean-Paul II.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jardres
Jean Toulat : "Le Pape contre la guerre du Golfe"
A partir de 1942, Jean Ferré franchit la ligne de démarcation pour se rendre à Poitiers au Collège Saint-Stanislas.
Jean Ferré raconte en détail les débordements de certains résistants à la Libération. Il se rappelle que le curé de son village a été dénudé, enduit de miel et couvert de plumes
d’oie ; qu’un maréchal-ferrant a été tué après qu’on lui eut arraché les testicules ; qu’une nuit les résistants ont « découpé » un musicien allemand. Jean Ferré a alors
compris qu’il était « un homme de paix, d’ordre » et il est devenu « un adversaire inconditionnel de la peine de mort ». Avec provocation, Jean Ferré affirme que c’est à la
Libération qu’il est devenu « pétainiste sous de Gaulle ».
Après le baccalauréat, il a fait « mathélem » puis a entrepris des études, sans les terminer, à l’École spéciale de mécanique et d’électricité.
http://fr.wikipedia.org/wiki/ESME
En revanche, dès l’âge de dix ans, Jean Ferré était devenu radioamateur. Pendant toute la guerre, il a écouté les ondes courtes. « Je n’ai rien vu de la guerre, mais j’ai
beaucoup entendu de la guerre. »
Après le bombardement de Poitiers, sur les carcasses d’avions tombés, Jean Ferré récupérait des résistances, avec « noyau ferrite » à l’intérieur.
Fin 1945, il a construit son premier émetteur. Il communiquait avec l’Espagne et le Liban mais aussi avec l’Amérique et avec le Pacifique (en anglais ou en espagnol).
Très jeune, il a aussi fait du journalisme scientifique.
En 1952, avec un ami, il traverse le Rio de Oro (désert du Sahara occidental) et se rend à Smara, une ville interdite. Ce souvenir est aussi pour lui liée à la chanson
Valencia.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Smara
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rio_de_Oro
En 1953, il écrit "Au désert interdit", où il raconte son expédition saharienne.
Il fonde le magazine "Aux écoutes", avec un certain Paul Lévy. Mais l’aventure tourne court.
En 1956, il crée le journal "C’est-à-dire". Par Christine Garnier, il avait rencontré Ray Bret-Koch (1902-1996), qui avait été le premier directeur artistique du groupe Time Life
Fortune. Ray Bret-Koch devient le directeur artistique de "C’est-à-dire".
Dès 1958, Jean Ferré est en désaccord avec le Général de Gaulle, notamment sur le problème de l’Algérie.
Fin 1960, Jean Ferré va rendre visite au Général Raoul Salan (1899-1984) réfugié en Espagne et il collabore avec lui.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Salan
Le 19 ou le 20 avril 1961, Jean Ferré remet à Raoul Salan le plan du futur putsch d’Alger.
Après le putsch (22 avril 1961), cette collaboration lui vaut d’être poursuivi. Jean Ferré se réfugie dans la clandestinité.
(les généraux du putsch d’Alger)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Putsch_d%27Alger
Fin septembre 1961, pendant qu’il poste des lettres du Général Salan adressées aux maires de France, Jean Ferré est arrêté et conduit en garde à vue. Il fait immédiatement une
grève de la faim. Il est ensuite conduit au camp de Saint-Maurice l’Ardoise.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Maurice-l'Ardoise
Libéré, Jean Ferré doit être jugé. Menacé de dix ans d’emprisonnement, il se réfugie en Espagne.