12 janvier 2007
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10:45
[article rédigé par Aristote, merci à lui !]
présenté par Pascal Payen-Appenzeller
le poète Adonis
Vénus Khoury-Ghata, poétesse, romancière

http://perso.orange.fr/calounet/presentation_auteurs/khouryghata_presentation.htm
http://www.printempsdespoetes.com/....nom=V%C3%A9nus%20Khoury-Ghata
http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/06/vnus_khouryghat.html
Adonis (né en 1930), poète libanais

http://fr.wikipedia.org/wiki/Adonis_%28po%C3%A8te%29
http://www.republique-des-lettres.fr/adonis.php
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/adonis.html
"Commencement du corps fin de l'océan" (traduction de Vénus Khoury-Ghata)
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extrait :
Vagues
Le spectre du désir se dresse derrière l’horizon,
Le lieu est un navire pour les rêves,
Qui ne viennent ni de la vieillesse, ni de l’enfance.
L’instant est un arc-en-ciel,
Ses pieds sont de bruine, sa tête une mouette égarée.
Vagues, toute chose les célèbre,
Une plante s’ouvre, est sur le point de parler,
Un nuage descend de l’espace, prêt à frôler mon bras,
Calèche pour ce voyageur unique nommé « vent »,
Fleur butinée par une abeille pressée,
Soleil allongé sur le sable,
La mer le guide vers elle, qui est le commencement des vagues.
Vagues, le temps s’y éparpille,
Ses embruns prennent pour oreiller le soleil adossé au couchant.
Et si je te conviais et conviais ces vagues à se frotter contre mon corps,
Je les prendrais comme le symbole de mes jours.
Elles me diraient comment donner un sens plus pur
A cette flamme qui tournoie dans mes entrailles.
Là, je ne vis pas dans ce monde mais en toi,
A pleins poumons.
Je nage dans une eau qui afflue de mes sens.
Ah ! Que ne suis-je le laboureur qui se sème et récolte en même temps,
Dévoré par ses métamorphoses !
Viens vers moi, Terre, prends-moi ! Mon corps au cœur du tien !
Comment apaiser ces vagues ?
Le temps s’y installe entre flux et soleil,
Le rivage est chaise sans pieds,
L’écume lui saute aux épaules comme un vol de mouettes
Qui viennent de naître dans les à-pics.
Suis-je en train de glisser entre une vague et une autre,
Entre une histoire et une autre ?
Et cette impression que l’ancien s’efface
Et que le nouveau n’est qu’une hypothèse…
La certitude t’abandonne quand tu fréquentes les vagues,
Si suave est cette désertion.
Ton temps devient voyage, mélange de vent et d’espace.
Je dirai donc, en ton nom, aux vagues de s’adoucir,
D’effacer, d’effacer.
Les vagues t’envahissent, se parent de ta chair,
Chuchotent, mettent une clé sur chaque point de ta peau,
Chantent, te lisent, t’écrivent,
Font descendre sur toi des invités fantômes,
Ne sont autres que tes désirs.
une autre œuvre d’Adonis évoquée en cours d’émission :
"Chants de Mihyar le Damascène"
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catégorie : (LdJ Pierre Dehaye)