présentation temporaire
Gérard MARIN, né à la fin des années 1920, entre tout jeune au Figaro en 1946. Il y effectuera sa carrière en tant que grand reporter, puis rédacteur en chef.
Il anime le "libre-journal des médias", assisté d'Annick Marty, son épouse.
Son métier lui a permis de parcourir tous les pays d'Afrique francophone et anglophone avant leur décolonisation. Fort de cette expérience il n'hésite pas à témoigner des bienfaits de la
colonisation occidentale, qui évitait famines et guerres tribales aux populations africaines.
Aussi dénonce-t'il avec d'autant plus de conviction, l'actuelle colonisation à rebours de l'Europe par les anciens peuples colonisés.
L'aventure Emmaus
En 1954, le Figaro constitua une véritable tribune pour l'abbé Henri Grouès (dit l'abbé Pierre), les deux
journalistes Gérard Marin et Georges Verpraet étant amis de l'ecclésiastique.
Au Figaro, Gérard Marin, qui soutenait les organismes HLM publia plusieurs articles courant novembre 1953, soulignant le contraste entre ces constructions nouvelles et les bidonvilles qui
proliféraient encore en région parisienne ; il publia également en novembre et décembre 1953 des articles sur un campement de l'abbé Pierre, dénommé "Notre-Dame
des Sans-Logis", en souhaitant susciter le remords et la honte dans l'opinion publique ainsi que la réaction des pouvoirs publics. Chacun de ses articles était ponctué d'un appel aux
dons.
Les articles de Gérard Marin pour la cause des mal-logés et sans-abris suscitèrent alors un énorme élan de générosité dans le pays
Gérard Marin fut également à cette époque, collaborateur de la revue "Faim et Soif", mensuel créé en 1954par l'abbé Pierre, qui dénonçait notamment les effets néfastes de la production d'alcool
et le recrutement inconsidéré des travailleurs nord-africains. Il alla même jusqu'à passer une nuit en compagnie de l'abbé Pierre et du Ministre des travaux publics de l'époque (Robert Buron) à
ramasser des "couche-dehors".
La guerre d'Algérie
Il a été un des envoyés spéciaux du Figaro pendant la guerre d'Algérie, de 1955 à 1962 et a vécu "la peur au ventre" la terrible bataille d'Alger en 1956-1957.
Ecoutons le témoignage que Gérard Marin porte aujourd'hui sur ces événements dramatiques :
( http://www.piedsnoirs-aujourdhui.com/desgens_sexpriment.html )
"Sans vouloir justifier des méthodes moralement condamnables, je livre un témoignage. On ne peut pas juger lorsqu'on n'a pas vu tant d'innocentes victimes, femmes, enfants, vieillards,
déchiquetées par les bombes et les grenades qui explosaient un peu partout, dans les cafés, les cinémas, les stades, les dancings, aux arrêts de bus. Et jusque dans les cimetières surpeuplés
!
(...)
On ne peut pas juger lorsqu'on n'a pas vu les atrocités d'un sadisme écoeurant commises par les tortionnaires de l'ALN sur nos soldats, les supplétifs musulmans ou les civils des mechtas fidèles
à la France : pauvres corps suppliciés, égorgés, émasculés, les lèvres, les oreilles et le nez coupés. Sans parler des femmes éventrées, sans parler du douar martyrisé de Melouza parce que
rebelle aux fellaghas.
(...)
Il fallait, d'extrême urgence, mettre fin au cauchemar, arrêter le massacre des innocents. Quels moyens restait-il quand l'interrogatoire "aimable" des suspects et le renseignement de police
n'avaient pas suffi ? C'est facile de s'indigner quarante-trois ans après, à froid, tranquillement assis dans son fauteuil, mais alors, sur le terrain, n'était-il pas impératif d'opérer à chaud
pour sauver des vies ? Sait-on que plus de cent bombes furent ainsi découvertes à temps ?
(...)
Certes, la barbarie FLN, les plus ignobles tueries n'excusent pas certains excès de nos militaires. Il ne s'agit pas d'ailleurs d'excuser, mais de comprendre. Le pouvoir politique (largement
socialiste jusqu'en 1958) a imposé à notre armée de venir à bout d'une guerre révolutionnaire. Les bavures étaient inévitables. Ces guerres-là sont particulièrement affreuses et révoltantes.
Ce qui n'est pas moins révoltant, c'est l'impudeur et l'impudence de nos communistes et de nos gauchistes, soutiens actifs des bourreaux.
(...)
Ces petits messieurs, qui jouent aujourd'hui les Fouquier-Tinville à l'encontre de l'armée française, ont scandaleusement, ignominieusement fourni à l'ennemi FLN une partie des armes qui tuaient
nos soldats. Ces petits messieurs se sont honteusement tus devant le calvaire des pieds-noirs massacrés et, lors de l'indépendance algérienne, devant l'ignoble martyre des quelque cent vingt
mille harkis brûlés ou dépecés vifs, ébouillantés, enterrés ou jetés vivants dans la chaux vive."
En juillet 1959, Gérard Marin accompagne, pour le Figaro, le voyage présidentiel de 9 jours du Général de Gaulle sur l'île de la Réunion, territoire alors
en ébullition, aux Comores et à Djibouti. Il en parle en ces termes (pour l'ile de la Réunion):
"Les foules sont profondément françaises ici. La "Marseillaise vibrante, unanime, qu'elles ont chantée en choeur avec le général De Gaulle, après le discours du président, en est une preuve
éclatante.
(...)
Le succès de ce voyage ultramarin du général De Gaulle nous a contraints à épuiser tous les synonymes d'enthousiasme, à travailler un peu - objectivement - dans le superlatif ! Mais ici on peut
vraiment parler de "délire". ... Ne pouvant dissimuler son émotion, De Gaulle ne cesse de répondre aux ovations qui
vont crescendo. Il mettra près d'une demi-heure à parcourir cinq cents mètres..."
En 1963, Gérard Marin dirige la réalisation d'un numéro spécial et remarqué du Figaro ( "Vivre dans les cités nouvelles" ) sur les "grands ensembles",
cette nouvelle forme urbaine qui sortait alors de terre. Ces habitations, qui à l'époque servaient à reloger des français de condition très modeste (vivant parfois dans des bidonvilles à la
périphérie des grandes agglomérations), étaient très appréciés pour leur confort : eau courante, sanitaires, cuisine séparée ...
BIBLIOGRAPHIE
- De nombreux articles de fond et grands reportage parus dans le Figaro.
- "La Grande Aventure d'Emmaus" Gérard Marin (co-auteur) - Editeur inconnu
A ce titre, Gérard Marin a participé à l'émission les "Dossiers de l'Ecran" en avril 1970 en compagnie de l'Abbé Pierre, Robert Buron (ancien ministre), P.-M. de la Gorce (auteur de "La France
Pauvre"), lors du débat qui a suivi la diffusion du film "Les Chiffonniers d'Emmaüs" (réalisé par Robert Darène d'après le livre éponyme de Boris Simon et sorti en février 1955 dans 4 salles
parisiennes).
CITATION
"De grâce, qu'on arrête avec les repentances à sens unique !"
Gérard Marin, témoignage sur la guerre d'Algérie
[source: http://courtoisie.forumactif.com/ftopic70.Gerard-MARIN.htm ]
en vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x1jx9p_rue-isly
Libre Journal du mercredi midi, une fois par mois